L’Institut de veille sanitaire (InVS) a annoncé, jeudi 30 juillet, la mort, survenue il y a au moins une semaine au CHU de Brest, d’une jeune fille de 14 ans porteuse du virus de la grippe A(H1N1). Cette jeune fille souffrait déjà d’une « maladie grave, compliquée d’une autre infection pulmonaire sévère, autre que la grippe » A(H1N1), a précisé l’InVS.
« Il s’agit du premier décès en France d’une personne chez laquelle le virus A(H1N1) a été identifié », a indiqué l’Institut de veille sanitaire. Mais à ce stade, les autorités n’ont pas formellement attribué ce décès au virus grippal. Le virus A(H1N1) est particulièrement dangereux pour les personnes fragiles ou affectées par une autre maladie. C’est « dans le cadre d’un bilan systématique lié au contexte de l’épidémie actuelle » qu' »une recherche du virus A(H1N1) 2009 a été effectuée et s’est révélée positive », a précisé l’institut. Dans un premier communiqué, l’InVS avait expliqué que la jeune fille n’aurait pas succombé à la grippe A : « Les conclusions de l’évaluation clinique ne sont pas en faveur d’un décès directement lié au virus A(H1N1). »
« À UN MOMENT OU À UN AUTRE, ON DEVAIT AVOIR DES DÉCÈS »
Mais dans un second communiqué, publié quelques heures plus tard, l’Institut a supprimé cette phrase pour la remplacer par : « Il s’agit du premier décès en France d’une personne chez laquelle le virus A(H1N1) a été identifié. » L’InVS a expliqué au Monde.fr que ce changement avait été effectué « pour rendre le communiqué plus clair » : « On ne peut pas formellement exclure que le décès soit lié à la grippe A(H1N1), mais les conclusions en notre possession ne penchent pas pour cette hypothèse », précise-t-on à l’InVS. Cependant, « aucun examen supplémentaire ne devrait être pratiqué pour déterminer les causes exactes de cette mort », ajoute-t-on à l’institut.
« A un moment ou à un autre, on devait avoir des décès. Quelle que soit sa sévérité, un virus qui rencontre des personnes particulièrement sensibles, des terrains fragiles, fait des complications qui peuvent aller jusqu’au décès », a déclaré Jean-Claude Manuguerra, de l’Institut Pasteur, qui préside le Comité de lutte contre la grippe. La France devient le cinquième pays européen à enregistrer un décès lié à la grippe A. En Europe, trente et une personnes sont mortes en Grande-Bretagne, sept en Espagne, une en Hongrie et une en Belgique.
La ministre de la santé, Roselyne Bachelot, a assuré jeudi que la vigilance des autorités françaises ne faiblirait pas pendant l’été face à la grippe. Avec son collègue de l’intérieur Brice Hortefeux, Mme Bachelot rappelle qu’actuellement « en France, le virus A(H1N1) présente une forte capacité de transmission mais demeure d’une faible virulence ». En France, l’InVS dénombrait 1 022 cas avérés au 28 juillet, dont quatre avaient nécessité une hospitalisation en unité de soins intensifs. Selon la ministre de la santé, il est « absolument certain » que la rentrée scolaire favorisera la diffusion du virus. La France pourrait alors passer au niveau 6 d’alerte, le niveau maximal, contre 5A actuellement.
Source LeMonde
